Le SOERE ACBB a été conçu pour capter les évolutions à pas de temps long (> 20 ans) du système sol-végétation, de son environnement et des différentes rétroactions qui les gouvernent. Une approche pluridisciplinaire intégrative basée sur l’observation, l’expérimentation et la modélisation a ainsi été adoptée au sein de ACBB pour pouvoir analyser les effets des modes d’occupation du sol et des pratiques anthropiques qui leur sont liées sur le fonctionnement biogéochimique des agroécosystèmes, les interactions avec la biodiversité et les impacts qui en découlent sur les flux environnementaux vers l’atmosphère et l’hydrosphère.

Le SOERE ACBB donne une occasion unique pour étudier les dynamiques conjointes et couplées des matières organiques des sols, des communautés microbiennes et de la végétation. Une des finalités de ce dispositif  étant de pouvoir quantifier les capacités de séquestration du C dans les sols selon les modalités anthropiques de gestion qui sont appliqués. L’étude des processus de couplage entre la dynamique de C et de N et les dynamiques microbiennes et végétales est au cœur des préoccupations scientifiques de nombreuses unités de recherche pour lesquelles les trois dispositifs du SOERE ACBB servent de plateformes expérimentales privilégiées.

Le dispositif ACBB été labellisé comme ORE ACBB en 2005 par le Ministère de la Recherche, puis en SO ACBB par le Comité Inter-Organismes (CIO) en 2009, et enfin en SOERE ACBB par l’Alliance Nationale de Recherche pour l'Environnement (AllEnvi) en 2011.

Le SOERE ACBB est constitué de 3 agro-écosystèmes, sur 4 sites expérimentaux :

Cet ensemble, géré en réseau, permet d’analyser une gamme étendue de modes d’occupation des sols, depuis les prairies permanentes de semi altitude à Theix-Laqueuille, jusqu’aux systèmes de culture annuels intensifs du bassin parisien à Mons en Chaussée, en passant par les systèmes mixtes d’alternance prairie-culture à Lusignan. Il ne s’agit pas de la répétition d’un même dispositif expérimental dans des milieux pédo-climatiques différents, mais plutôt de suivre les trajectoires de variables d’état du système pour caler et valider des modèles de fonctionnement de chacun des trois écosystèmes. C’est ensuite au niveau des modèles eux-mêmes que des comparaisons pourront être réalisées. ACBB permettra ainsi de développer une compréhension plus globale de la façon dont les processus au sein d’un écosystème sont liés aux impacts de la gestion des agroécosystèmes et aux changements climatiques en cours et à leurs interactions multiples.